Au péril de te perdre – Angélique Daniel

La couverture m’a beaucoup touché, je ne sais pas pourquoi, mais dans cette simple image, je ressentais déjà une passion et un désespoir flagrant.

Le résumé est magnifique, il m’a chamboulé, complètement. Ce passage clé de l’histoire, celui où tout commence vraiment est juste magnifiquement écrit. On y sent un panel d’émotions à fleur de peau, qui m’a tout de suite transporté.

Le début du livre est très beau. C’est une mère, qui raconte l’histoire de sa vie, à ses enfants. Nous devenons ainsi, comme ses enfants, spectateurs de sa passé et basculons ainsi en 1991 avec Megan, qui a alors 16 ans, un âge clé où l’on devient adulte et où tellement de chose se joue, tant personnellement, qu’au niveau des études, qui auront bien sûr des répercussions professionnelles. Ce bond dans le temps est juste incroyable, j’ai revécu certains moments de ma propre enfance, avec des références qui m’ont fait sourire.

On découvre, notre personnage principal, Megan, une jeune fille pleine de bon sens, courageuse, battante, qui va s’accrocher à Jessy, même s’il la repousse parfois. Va naître une relation fusionnelle, incroyable et d’une grande beauté.

C’est une histoire de vie magnifique, racontée avec beaucoup d’émotions, l’histoire d’un amour inconditionnel, un combat titanesque contre cette maladie qu’est le V.I.H. C’est un combat de tous les jours, que dis-je de chaque seconde. Cette histoire est racontée avec une extrême justesse et beaucoup de diplomatie par le regard de Megan et de Jessy. On y voit le regard porté sur la maladie dans les années 90, au tout début, quand celle-ci était encore méconnue. L’inconnu (par manque d’information ou incompréhension) fait peur et les répercussions et les réactions sont parfois (je dirais même trop souvent) très virulentes. On y sent fortement le regard des gens et les à priori tellement faux, mais si forts. On y voit clairement, par le biais de Jessy et ce qu’il a enduré, ce que les personnes comme lui, déjà affaiblies par cette maladie, devaient subir dans les regards et les ragots, en plus de leur propre culpabilité.

Mais on y voit aussi l’évolution de la maladie, des traitements, les progrès des pratiques médicales, ainsi que celle de la vision de cette pathologie par les personnes extérieures, (même s’il reste encore et toujours des personnes “bornées” je dirais).

Enfin, on voit tout au long de ces pages, le combat d’une jeune fille d’une force incomparable, qui va être capable de tout pour l’amour de sa vie. Cet amour qui n’est pas donné à tout le monde, lui permettra de se battre envers et contre tout et tous, parfois même ses proches. Grâce à sa détermination, elle va faire entrevoir à Jessy, une vie qu’il n’imaginait même pas, elle va le faire rêver et penser que la vie vaut le coup d’être vécu jusqu’au bout.

Ce roman est plein de rebondissements, de suspens, de doute, de peur, de douleurs, de chutes et de rechutes, mais aussi d’attention, d’écoute, de solidarité, d’amour et de passion. Les cent dernières pages sont à l’image du livre, mais avec des émotions décuplées à la puissance de l’infini. Prenantes, palpitantes, pleines de suspens, d’illusions et de désespoir, d’amour et d’étoiles. Il n’y a pas de temps mort, l’auteure ne nous laisse pas le temps de respirer, c’est comme une course acharnée pour la vie et j’ai été emportée par ce tourbillon. Fort, riche, émotionnellement impressionnant, ce livre m’a retourné. Après tant de difficulté à surmonter tout au long du roman, j’ai été dévastée, comme notre héroïne, par cette fin qui est pourtant sublime. J’ai été bouleversée et garderais un souvenir impérissable de ce roman.

J’ai découvert avec grand plaisir la Plume d’Angélique Daniel, riche, douce, pleine d’émotions, de sensations, de justesse et de vérités sur la société et ses peurs, mais aussi sur la force et le combat face à une maladie, contre laquelle l’on sait être perdant d’avance. Je remercie infiniment l’auteure de m’avoir fait découvrir son roman, m’avoir fait rire autant que pleurer, m’avoir fait aimer ses personnages et détester encore plus cette maladie, autant que toutes celles qui nous enlèvent ceux que nous aimons. Mais encore plus, je la remercie de m’avoir fait croire, encore et toujours, qu’il faut se battre jusqu’au bout, pour ceux que l’on aime, même si eux-même ont parfois abandonné. Merci pour cette belle leçon de courage et de combativité qu’est et qu’a été Megan tout au long de ce roman. Toujours croire en soi, en ceux qu’on aime et qui nous aime, et toujours, au grand toujours, viser les étoiles !

Livresquement,

France

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